06 décembre 2012- Here come the sun.
8 heures du matin, voilà 20 heures que je suis éveillé. Il faut dire que de l’énergie j’en ai à revendre depuis que j’ai démissionné de mon travail (je ne suis pas allé à l’autre bout de la planète pour travailler avec des cons). La bonne chose s’est qu’à force de me faire chier à la maison, je me suis enfin penché sur mon clavier. De même, je compte bien réaliser l’ensemble des choses qui me sont venus à l’esprit, l’ensemble des choses que j’ai envie de faire à Hobart. Aller camper, surfer les eaux glaciales de Tasmanie en font parti mais pour aujourd’hui ça sera voir un levé de soleil depuis le sommet du Mont Wellington.
Pour réaliser cela tout d’abord, il faut une voiture… Ca tombe bien mon coloc, Jack vient juste de faire réparer la sienne ! Mais comment se réveiller plein de motivation à 4h30 du mat’ pour effectuer la vingtaine de kilomètres nous séparant du point de vue ? C’est simple, ne pas à avoir à se réveiller ! C’est sur une idée lancée en l’air durant la soirée que nous avons décidé avec Jack de motivé les troupes (c’est-à-dire, nos copines respectives, Célia pour lui et Thibaut pour moi… oui enfin on se comprend) pour allé voir le soleil se levé sur Hobart. Bien décidé à accomplir notre idée, Thibaut et moi-même restant donc éveillé afin d’être en temps et en heure avec notre rendez-vous avec le soleil.
Tout le monde embarque dans la voiture, cela semble plus dure pour certains que pour d’autres…je crois que Célia qui a eu la mauvaise idée de lancer l’idée a eu du mal à se satisfaire d’une heure et demie de sommeil après avoir travailler et festoyer une bonne partie de la nuit.
Nous sortons rapidement de la ville (environ 30 secondes), pour nous engager sur une route serpentant dans la forêt. A cette heure-ci nous risquons de… Hop-là petite esquive pour éviter un diable de Tasmanie… oui, donc attention aux … putain, il n’est pas passé loin ce wallabies… oui, aux animaux, attention aux animaux, c’est leur heure. A celui-ci, Jack n’a pas eu le temps de l’esquiver, c’est le premier kangourou que j’écrase, il fallait bien que ça arrive un jour, c’est qu’ils ont vraiment des tendances suicidaires ces animaux, on a l’impression qu’ils attendent au bord de la route la première voiture qui passe pour se jeter sous les roues ! Enfin, c’est pour ça que comme la majorité des voitures en Australie, Jack est équipé d’un pare-buffle. Nous continuons donc notre route, à travers cette forêt dans une semi obscurité, pour réaliser que le sommet du Mont Wellington est couvert d’un épais nuage. Demi-tour, on va trouver un spot un peu plus bas pour contempler les premières lumières du jour.
On a trouvé le point de vue mais le ciel partiellement étoilé que nous avons quitté en contrebas est devenue un ciel bouché de nuages… Nous restons tout de même assis là un moment, à discuter devant Hobart s’éveillant doucement. Le soleil est bien levé mais il ne pointe toujours pas le bout de son nez, un immense mur de nuages empêche celui-ci de nous réchauffer. Et c’est qu’on en aurait bien besoin, il ne fait vraiment pas chaud ici ! Il est temps de bouger. Mais avant cela, il faut quand même que l’on aille vérifier s’il y a toujours cet imposant nuage accroché au sommet du mont. C’est reparti en direction de la pointe de la falaise. Maintenant que le soleil est revenu, je m’étonne de voir comme le paysage autour de nous peut me rappeler la France, je dirais le centre, massif centrale, Lozère, Aveyron ou bien un peu d’Ardèche ?! Un paysage rocailleux sur lesquels se dressent de nombreux arbres qui semblent asphyxié par l’altitude. Le nuage est toujours là, nous entrons dans celui-ci et un virage plus loin, le voici enfin ! Le soleil se dressant juste face à nous dépassant du mur de nuage au loin, nous éblouissant de toute sa lumière… pour disparaitre quelques secondes plus tard !
La petite éclaircie passée, la grisaille reprend le dessus, mais nous nous garons tout de même. Installé dans la voiture, le vent semble soufflé… une fois la portière ouverte, le vent ne fait pas que souffler, il est d’une violence incroyable ! Après quelques secondes d’hésitation, nous sortons vaillamment dans la tempête. Malgré mon bonnet, mes gants, mon écharpe, mon pull, ma veste coupe-vent, l’air est glacial, le vent impitoyable. Me voilà de nouveau au sommet du Mont Wellington mais j’ai l’impression de découvrir un endroit complètement différent. La brume est omniprésente, malgré que le vent la balaye constamment impossible de voir à plus de 20 mètres autour de nous, les rochers ont enfilés leur robe de givre, les couleurs disparaissent pour réapparaitre lorsque le soleil réussi à attraper une bouffée de ciel bleu, offrant alors un paysage magnifique. On se sent si près du soleil, et à la fois si loin, les extrémités de mon corps se glaçant petit à petit… c’est assez pour aujourd’hui, il est temps de courir se réfugié dans la voiture. Il n’est pas encore 7h du matin… petit-déj ?! Nous retournons donc à la maison, cette fois sans croiser de nouveaux animaux, pour arriver dans une ville d’Hobart ensoleillée avec un resplendissant ciel bleu. Les nuages quand à eux sont toujours à la même place, comme un postiche, une laine, posé délicatement sur le haut du Mont-Wellington.
Nous n’aurons pas eu la chance de voir véritablement le levé de soleil. Nous espérions sentir la douce sensation des premiers rayons du soleil réchauffant la peau en guise de réveil, nous aurons eu la sensation d’un vent puissant et glacial, nous fouettant le visage, s’infiltrant jusque dans notre chair. Ce n’était donc pas le réveil espéré mais personne ne regrette d’être monté sur le Mont Wellington, d’avoir vu une autre facette de cette montagne, part entière d'Hobart, cette beauté violente et sauvage, à deux pas du centre ville.